Bien qu’il soit certainement plus polluant qu’un vélo ordinaire, la pollution de la batterie du vélo électrique d’à peine 3 kg en moyenne peut être compensée, dans la mesure où elle permet de faire du vélo plus fréquemment, surtout dans les endroits vallonnés. Si nous prenions notre voiture, nous produirions en moyenne 150 g de CO2 par kilomètre, atteignant 3 kg de pollution CO2 en 20 km, sans parler des autres gaz et particules toxiques crachés par son pot d’échappement.
-
Comme nous l’avons écrit ici, la production de batteries peut dégager des émissions d’environ 59 kg par kilowatt pour l’extraction du minérais des batteries, ce qui n’est pas plus polluant que l’extraction de tout autre minérais, en moyenne. Comptez également de 1 à 60 kg par kilowattheure de puissance pour la fabrication industrielle de la batterie, selon la source d’énergie électrique utilisée. Par exemple, la Norvège utilise 95 % d’énergies renouvelables, l’Allemagne 56% et le Portugal plus de 50 %. La France n’utilise que 10 % d’énergies fossiles.
Pourquoi le recyclage des batteries est un véritable enjeu écologique
Une batterie de voiture ou de vélo électrique est composée de plastiques, de solvants, de composés électroniques et de petites quantités de métaux tels que le lithium, le cobalt, le cuivre, le manganèse ou le nickel. Si elles ne sont pas recyclées, les batteries usagées peuvent déclencher des incendies et polluer l’eau et le sol si elles sont jetées dans la nature.
La batterie moyenne d’une voiture électrique pèse 300 kg, mais peut peser le double pour certaines voitures. 7 millions de tonnes d’EVB (batteries de véhicules électriques, voitures et vélos électriques confondus) seront éligibles au recyclage d’ici 2035 rien qu’en France, représentant plus de 15 milliards d’euros de métal.
Le recyclage des batteries est rentable
Ces métaux sont hautement stratégiques et essentiels à notre transition énergétique. Néanmoins, leur extraction et leur production sont concentrées dans quelques zones géographiques. Cette situation entraîne des tensions sur les ressources et les circuits de distribution face à une demande croissante. La valorisation des métaux contenus dans les batteries en fin de vie est une solution écologique qui limite la pression sur les matières premières vierges, limite l’empreinte carbone et environnementale de l’exploitation minière et protège l’environnement de la pollution des batteries en fin de vie. Au final, cela permet de diminuer le prix des batteries.
L’Union européenne promeut le recyclage des batteries
La législation européenne a pris les choses en main avec une nouvelle proposition de règlement qui obligera l’inclusion de matières premières recyclées dans la production de nouvelles batteries. Ses délais sont les suivants :
- 2025 : déclaration obligatoire du contenu recyclé
- 2030 : chaque batterie doit contenir minimum 12 % de minéraux recyclés pour le cobalt, 4 % pour le lithium et le nickel
- 2035 : chaque batterie doit contenir minimum 20 % de minéraux recyclés pour le cobalt, 10 % pour le lithium et 12 % pour le nickel
Les institutions européennes visent également à contrôler l’efficacité du processus de recyclage, et donc l’efficacité des procédés utilisés, avec de nouveaux objectifs obligatoires :
- 2025 : 90 % pour le cobalt, le cuivre et le nickel, 70 % pour le lithium doivent être recyclés
- 2030 : 95 % pour le cobalt, le cuivre et le nickel, 90 % pour le lithium doivent être recyclés
En France, et selon la réglementation européenne sur les piles et accumulateurs, la législation impose un taux de recyclage d’au moins 50% de la masse totale d’une batterie lithium-ion. Une entreprise comme Renault, troisième constructeur automobile européen, confie le recyclage de ses batteries de voitures électriques à des partenaires industriels spécialisés.
Les solutions Veolia pour le recyclage des batteries des véhicules électriques
Veolia, acteur historique du traitement des batteries, dispose d’une expertise inégalée dans toutes les étapes du recyclage. Leur savoir-faire dans la gestion des flux de déchets dangereux et des risques associés leur a permis de développer des procédés spécifiques et performants.
Leur solution de recyclage des batteries de voiture et de VAE Li-ion se divise en 5 étapes principales :
- Collecte, sécurisation dans des entrepôts spéciaux, dans le respect d’une législation stricte en matière de sécurité et décharge profonde des batteries : le recyclage des batteries est un exemple clair d’économie circulaire. Compte tenu de leur âge et de leurs performances, elles peuvent encore avoir un emploi stationnaire pour stocker les énergies photovoltaïques produites dans les bâtiments, et même l’énergie excédentaire produite par des parcs éoliens ou d’immenses installations photovoltaïques.
- Démontage de chaque cellule et envoi vers les centres de traitement appropriés. Cette entreprise exploite des installations de recyclage de matières dangereuses. L’objectif est d’éviter la propagation de substances polluantes dans la nature et, plus encore, de collecter des minéraux précieux et stratégiques comme le cobalt, le nickel, le lithium.
- Séparation mécanique pour éliminer la masse noire contenue dans les cellules qui composent la batterie. Il ne faut pas trop d’énergie pour cela. Les cellules des batteries sont mises à la terre, évitant ainsi les risques d’incendie.
- Hydrométallurgie pour séparer et purifier les métaux contenus dans la masse noire. Les oxydes de nickel, de cobalt et de lithium sont dissous afin d’être séparés par un procédé chimique.
- Raffinage pour amener les métaux à une pureté qui permettra de les réutiliser pour fabriquer de nouvelles batteries. Ces métaux sont ensuite récupérés sous forme de sels qui deviennent de nouvelles matières premières précieuses, pleinement exploitables. Il n’y a rien à dire sur le revêtement plastique des batteries, mais nous savons que cette entreprise recycle le plastique, donc cela ne devrait pas poser de problème.